{{{titolo italiano}}}
Regia{{{regista}}}

Terre d'Espagne est un film documentaire américain réalisé par Joris Ivens sorti en 1937.


Ce qui a fait dire à Henri Langlois que " l'art d'Ivens se qualifie en trois mots : l'amour des autres... Cette profonde humanité qui fait la fraîcheur et la jeunesse éternelle d'Ivens, cette vocation fraternelle qui l'entraîne à travers le monde pour se mettre au service de l'homme, l'aider à se faire entendre, à exposer ses problèmes, à chercher leurs solutions. Voilà ce qui caractérise l'unité de l'ouvre et de la vie d'Ivens ".


L’un de ses premiers films, La Flèche ardente, tourné à l’âge de 11 ans présentait déjà un décor naturel dans lequel évoluaient (s’agitaient serait le mot approprié) des membres de sa famille grimés en Indiens et en cow-boys. « […] En 1911, j'avais treize ans. Cette année-là, je me suis brusquement pris d'intérêt pour une sorte de gros cube en bois verni agrémenté d'une manivelle sur un côté et d'un verre d'optique sur un autre… lorsque l'assistant de mon père m'eut fait comprendre que cette boîte n'était pas autre chose qu'une caméra, et qu'il suffisait d'y placer un rouleau de pellicule et de tourner la manivelle pour lui redonner tout son sens, j'avais tout de suite pensé : « Mais si la machine est là, on peut faire un film… ». Mon premier film, c'est une histoire d'indiens évidemment » - See more at: http://www.iletaitunefoislecinema.com/dvd/2820/joris-ivens-le-cineaste-fou#sthash.ZDWJAlYp.dpuf


Avec Borinage, le cinéaste hollandais plonge dans la misère des mineurs dans la Province du Hainaut. L’instinct de survie imprime la pellicule alors que, devant la caméra, l’inégalité et l’injustice secouent frénétiquement et sauvagement leurs corps violents. Terre d’Espagne glisse sur le lyrisme et la poésie des images servies par la narration d’Ernest Hemingway. Les étendues espagnoles nimbées de soleil et les paysans travaillant une terre asséchée servent de contrepoint à l’agonie de la guerre civile. Le regard du cinéaste s’affranchit des diktats de la convention et le documentaire (tourné à l’initiative d’un groupe d’intellectuels américains pour soutenir la République Espagnole) devient alors un véritable acte de conscience, engagé, personnel et surtout vécu. C’est la coexistence de deux réalités en temps de guerre : celle des soldats guidés par un idéal et celle de paysans courageux luttant contre les éléments naturels pour faire vivre une population en déperdition. Sous des atours presque publicitaires et promotionnels (film commandité par le Ministère de l’Agriculture américain), l’électrification et la terre scénarise la vie de paysans américains avant et après l’arrivé de la fée électricité. Sans être chichiteux, le documentaire fait exploser devant nos yeux la réalité d’une époque difficile qui contraste avec l’extrême machinisme de notre société postmoderne. - See more at: http://www.iletaitunefoislecinema.com/dvd/2820/joris-ivens-le-cineaste-fou#sthash.ZDWJAlYp.dpuf



In quelle settimane passate nel Borinage, vivemmo molto vicino ai minatori. Ogni giorno eravamo con loro, e la sera, ci riunivamo in una delle case e parlavamo per ore. Il film che avevamo cominciato [Misère au Borinage (1933) di J. Ivens e H. Storck] diventava sempre più il loro film. Una sera, durante una di quelle riunioni di lavoro, un responsabile ci disse: - Tutto quello che fate va bene, ma un mese fa, prima che voi veniste, abbiamo fatto un corteo per l'anniversario di Karl Marx. È un peccato che non foste qui per filmarlo. Era una gran cosa. - Un corteo? - Sì, proprio qui. Abbiamo manifestato dietro il ritratto di Karl Marx. C'erano anche i poliziotti, ma non si sono mossi, non erano abbastanza numerosi. Non ha mai visto il nostro Karl Marx? L'ha dipinto un vecchio minatore. Quando vidi quel ritratto, fui colpito dal suo sguardo. Marx aveva gli occhi di un minatore: avevano la lucentezza e l'intensità di ci è condannato a vivere nell'oscurità. Anche la barba era trasformata, aveva perso il suo rigoglio per diventare una cosa tormentata, dai peli ripiegati su se stessi. E tuttavia era proprio Marx, senza alcun dubbio, un Marx trasfigurato dalla realtà dei minatori del Borinage. La cosa ci tentava troppo. Con Storck ci guardammo in faccia e pensammo la stessa cosa. Al diavolo le teorie di Dziga Vertov! Quella manifestazione, ne abbiamo bisogno, e la rifaremo.


Robert Destanque e Joris Ivens, Joris Ivens o la memoria di uno sguardo, a cura di Giacomo Gambetti, Roma, Ente dello spettacolo, 1988

http://www.cinemadelreale.it/cdr/poetiche.php?id=15